CO-PRODUCTION OUI, CO-REALISATION NON !

Publié le par LE BOURDON

La "co-production" de sécurité ! Vieux principe remis au goût du jour par Michèle ALLIOT-MARIE et Nicolas SARKOZY. A la fin des années 2000, en pleine croissance de la police de proximité, le mot était relayé très souvent par les responsables de l'époque. Il recouvrait en effet l'idée que tout le monde devait participer à l'effort commun de sécurité, en vue de préserver l'ordre public.

Les attentats du 11 septembre 2001 rendaient cruciaux l'implication de chacun pour redoubler de vigilence à l'égards des agresseurs potentiels vivant ou circulant sur notre sol. C'est ainsi qu'une loi autorisait les vigiles des grands magasins, par exemple, à fouiller les sacs des clients à l'entrée des établissements, tandis que les Officiers de Police Judiciaire se voyaient octroyer le droit d'ouvrir les coffres de voitures.

Mais ce principe, allié au concept de police de proximité, revêtait un aspect bien différent que celui évoqué au détour d'un livre blanc, publié par le Ministère de l'Intérieur en cette fin d'année. Que la gardienne d'immeuble soit sensibilisée aux problèmes de sa cité et qu'elle informe la police du quartier dès l'apparition d'incivilités, cela semble cohérent. Que les services de la mairie agissent auprès du bailleur pour tenter de réduire les risques d'emballement des actes répréhensibles par la lutte contre l'enlisement dans la "théorie de la vitre cassée", rien de plus normal. Que les élus, les responsables policiers, les directeurs de services de la préfectures ou autres associatifs se réunissent dans des conseils de quartiers pour élaborer des dispositifs communs en mutualisant les efforts. Très bien !

En revanche, que la police ou la gendarmerie se retire comme la mer à marée basse pour laisser la plage à des agents privés, embauchés par des sociétés privées, uniquement tournées vers le profit dans la plupart des cas, sans se soucier du service rendu au public en général et non pas seulement à leurs clients... Là, ça coince.

Nous savons tous que l'Etat n'est pas en capacité d'assumer à loisir l'ensemble des besoins des citoyens, a fortiori en période de crise, où les recettes fiscales font cruellement défaut. Néanmoins, comment imaginer que la sécurité, première condition de la liberté, puisse être assurée par des agents privés, en déhors de tout statut public. Cela revient à remettre en cause pour des raisons financières le principe même d'existence de l'Etat.

Sans sombrer dans de longues palabres philosophiques et pour ne pas devoir rappeler l'oeuvre de ROUSSEAU, il est une évidence que l'Etat représente en lui-même une concession faite par l'homme sur ses propres prérogatives, dans le but de vivre en communauté, à travers l'édiction de règles contraignantes pour tout un chacun. La fameuse maxime "La liberté s'arrête où celle de l'autre commence" est connue de tous. Or ces règles ne peuvent tirer leur légitimité que de là. De cet esprit d'acceptation de la contrainte pour l'intérêt général. Et cette légitimité ne peut souffrir une application des règles par quiconque d'autre que le bras armé de l'Etat, la POLICE entendue au sens large, où ses institutions connexes (polices municipales, armée, agents du fisc...).

Dans un Etat de droit, il s'avère donc impossible sans renverser tous les principes fondamentaux au creuset de notre civilisation, d'autoriser un quelconque partage de cette autorité, seule légitime.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/12/13/01016-20081213ARTFIG00536-sarkozy-veut-plus-de-place-pour-la-securite-privee-.php

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F
<br /> Dis donc? On ne te voit plus au soirées blog du bourdon?<br /> (Private Joke)<br /> <br /> Dis moi mon petit bourdon, il ne t'arrive plus de formidables aventures depuis 2008? Allez un petit effort, reprends ce blog je suis sur qu'en ce moment même tu as beaucoup de choses a dire...<br /> <br /> Bon courage ^^<br /> <br /> <br />
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